Je suis l’abysse (2022)

Je suis l’abysse

Synopsis

Au bord du lac de Côme, dans une Italie aussi belle qu’étouffante, trois vies s’entrelacent dans une spirale de secrets et de ténèbres. Il y a "l’Homme qui nettoyait", un éboueur discret (Gabriel Montesi), invisible aux yeux du monde, qui traque des femmes solitaires pour apaiser ses démons intérieurs. Puis "la Chasseuse de mouches" (Michela Cescon), une femme brisée devenue protectrice des victimes de violences, obsédée par une main retrouvée dans le lac. Et enfin, "la Fille à la mèche violette" (Sara Ciocca), une adolescente sauvée de la noyade par un inconnu, dont le destin va lier ces âmes perdues. Adapté du roman de Donato Carrisi, ce thriller psychologique tisse un puzzle sombre où chaque pièce révèle une blessure plus profonde. Entre silences oppressants et éclats de violence, Je suis l’abysse vous plonge dans un lac de mystères où la surface cache des abîmes insondables. Un film qui vous happe et ne vous lâche pas.

Critique

Pour le spectateur type – un amateur de thrillers psychologiques glauques et atmosphériques, fan de Seven ou La Fille dans le brouillard – Je suis l’abysse est une plongée en apnée dans un univers oppressant. Donato Carrisi, auteur du roman et réalisateur, excelle à créer une ambiance : le lac de Côme, magnifique mais menaçant, devient un personnage à part entière, avec ses eaux troubles qui reflètent les âmes des protagonistes. La mise en scène, lente et minutieuse, installe un malaise constant, amplifié par des plans soignés et une BO qui grince comme un couteau sur du verre.

Gabriel Montesi est hypnotique en tueur tourmenté, tandis que Michela Cescon apporte une intensité brute à son rôle de justicière hantée. Le récit, construit comme un puzzle, dévoile ses secrets par petites touches, même si le twist final peut sembler prévisible pour les habitués du genre. Ce que le spectateur type kiffe, c’est cette exploration des psychés abîmées, où chaque personnage porte un fardeau trop lourd. Les longueurs – parfois excessives – et un rythme qui traîne en seconde partie pourront frustrer les amateurs de suspense pur, mais pour ceux qui aiment les intrigues où le silence pèse plus que les cris, c’est un kiff noir et profond. Un film qui rappelle Zodiac pour son obsession du détail, mais avec une touche italienne inimitable.

Catégories

  • Thriller
  • Mystère

Notes des Personas